Toni Musulin, le convoyeur de fond aux 11,6 millions d'euros
par Corentin | Actualité – Cambrioleurs Célèbres
Le 5 novembre 2009, Toni Musulin avait pris la décision de détourner le camion qui contenait la somme de 11,6 millions d'euros, sans la moindre violence. Dans cet article, nous allons vous donner un aperçu de la vie et des actions de Toni Musulin.
Les origines de Toni Musulin
Cet individu est un personnage singulier, né en 1970 dans la banlieue de Grenoble, issu d'une famille à moitié serbe, à moitié croate. Son père est électricien et sa mère quitte le foyer familial lorsqu'il est encore enfant. Toni Musulin obtient un BEP en électrotechnique, puis se tourne vers la sécurité. Il commence par travailler dans un casino de la région, puis dans des boutiques de luxe à Lyon, avant de devenir convoyeur de fonds.
Malgré des conditions de travail difficiles, des vacances refusées et un salaire modeste de 1 500 euros, Toni Musulin est un flambeur. Il possède une Ferrari et une société civile immobilière, et ambitionne d'ouvrir un commerce en Croatie. En mai 2009, il prétend que sa Ferrari a été volée en France, mais c'est au Monténégro que le véhicule disparaît.
Le parcours professionnel chez Loomis
Toni Musulin est un ancien convoyeur de fonds qui a connu une carrière exemplaire au sein de la société de transport de fonds Loomis. Il a débuté fin des années 1990 et dès le début, il a fait preuve de fiabilité, de professionnalisme, et de sérieux. Sa réputation est rapidement devenue une référence au sein de l'entreprise, et il était reconnu comme un employé modèle.
Tout au long de sa carrière, Toni a su maintenir cette image d'excellence, en s'impliquant pleinement dans toutes les missions qui lui étaient confiées. Il était considéré comme un expert dans son domaine, doté d'une grande expérience et d'un savoir-faire indéniable. Les responsables de la société Loomis étaient pleinement satisfaits de son travail, et le considéraient comme un élément indispensable de leur équipe.
Sa carrière exemplaire a été interrompue brutalement par un événement inattendu, mais sa réputation est restée intacte, et son nom reste associé à l'excellence dans le métier de convoyeur de fonds.
Casse de la banque de France : Le détournement du fourgon
Nous sommes le 5 novembre 2009, vers 10 heures du matin, c'est à ce moment-là que Musulin décide d'exécuter son plan. Pendant que ses coéquipiers sont entrés dans les locaux, il est monté au volant du véhicule et a roulé jusqu'à la rue de Montagny, qui était à proximité.
Le trajet était habituel pour les trois convoyeurs de fonds, qui se rendaient en direction de la succursale lyonnaise de la Banque de France pour charger des liasses de billets de 5 à 100 euros, conditionnées en petites plaquettes thermo fermées d'environ un kilo.
Le conducteur a stationné son véhicule à côté d'un Kangoo blanc, puis il a ouvert les portes arrière d'un fourgon pour y transférer de nombreux sacs remplis de billets.
Après avoir effectué le transfert, il a quitté le fourgon, laissant les portes grandes ouvertes, le moteur en marche. Toni Musulin a ensuite conduit la voiture chargée en sac de billets et l'a conduit jusqu'à un garage situé dans la rue de Vienne, où il a déposé l'argent. Enfin, il a pris la fuite à moto.
Pendant ce temps, la procédure dictait que le chauffeur reste à bord, ce qui était d'autant plus important étant donné que la somme de 11,605 millions d'euros se trouvait dans le véhicule blindé. Cependant, à leur retour, le fourgon avait mystérieusement disparu.
Le lendemain, la police retrouve le fourgon vide, abandonné dans un parking de la périphérie lyonnaise. Une enquête minutieuse est alors lancée, mobilisant des centaines de policiers et de gendarmes. Malgré des recherches intenses, le mystère reste entier : Musulin reste introuvable, tout comme la somme colossale qu'il a dérobée.
Le cambriolage de la banque de Lyon est rapidement devenu l'un des plus grands vols de l'histoire de France, faisant la une de tous les médias et suscitant l'indignation du grand public. De nombreuses théories ont été émises pour tenter de comprendre les raisons de ce vol audacieux, allant de l'argent facile à la vengeance personnelle.
Comment a-t-il planifié le vol
Le plan de Musulin était parfaitement élaboré, mais un événement imprévu est venu enrayer la machine. Quelques semaines avant l'incident, le convoyeur avait retiré la totalité de l'argent de ses comptes bancaires et avait loué un espace de stockage en utilisant une fausse identité, box qu'il avait aménagé en construisant un mur, percé d'une petite trappe presque invisible.
Il avait également loué un Kangoo et une moto BMW 800, équipée de sacoches latérales et d'un top-case de 46 litres, le plus grand modèle disponible sur le marché, comme l'a rappelé Me Claudia Chemarin, avocate de Loomis.
Le 7 novembre, le propriétaire du box a identifié Musulin comme étant le fugitif recherché partout, ce qui a mis en alerte la police. Les autorités sont alors intervenues rue de Vienne et ont découvert le butin que le fuyard n'a pas eu le temps de cacher derrière le faux mur.
Malgré cela, 2,5 millions d'euros manquent à l'appel et Musulin reste introuvable. Son appartement était quasiment vide et les policiers ont monté une surveillance autour du parking, sans succès.
La cavale et l'arrestation de Toni Musulin
En fuite, Toni Musulin traverse l'Italie à moto, passe par Turin, loue une chambre d'hôtel à Rome (mais les enquêteurs pensent qu'il n'y est jamais allé) et finit par descendre à Naples où son passage est confirmé. Décider à faire passer le temps, il fait des choses "banales" dans la chambre d'hôtel. Se disant alors sans argent, celui-ci décide d'effacer la carte mémoire de son GPS, il retourne à Turin, récupère sa moto et se rend à Monaco le 16 novembre 2009 où il sera aperçu par les caméras de surveillance monégasques, entrant dans une église pendant 1h. Suite à cela l'auteur du plus grand casse français se remettra à la police un peu avant 16h.
Les enquêteurs estiment que Musulin a parcouru plus de kilomètres que ce qu'il affirme, mais son itinéraire exact reste inconnu, car il a effacé la carte mémoire de son GPS et jeté sa puce de téléphone portable. Les enquêteurs se demandent également où sont passés les 2,5 millions d'euros manquants, puisque Musulin prétend qu'il n'y avait rien d'autre, mis à part la somme retrouvé dans le box de la rue de Vienne, mais les avocats de la partie civile pensent qu'il a pu cacher l'argent dans le top-case de sa moto.
La condamnation de Toni Musulin et sa libération
Durant son procès en appel ayant eu lieu le 2 novembre 2010, Musulin écopa de 5 ans ferme, refusant de donner des explications sur ses actes, ce qui a suscité beaucoup de curiosité et d'interrogations de la part des médias et du public.
Mis à l'isolement pour éviter de subir des pressions, il semble qu'il sera tout de même approcher par des détenus insistants, sans doute intéresser par la "fortune" soi-disant évanouie dans la nature.
Depuis sa libération en septembre 2013, Toni Musulin a tenté de se réinsérer dans la société en créant une entreprise de transport de marchandises. Cependant, il continue d'être sous le coup de la justice française pour le remboursement de l'argent volé.
Enquête relancée en 2019
Le 25 juin 2019, après six années de silence, il est de nouveau sous les feux de l'actualité lorsqu'il est interpellé, à Londres. Celui-ci sortira 2 jours plus tard de garde à vue en expliquant qu'il voulait convertir une somme provenant d'une vente de Ferrari.
Toni Musulin aujourd'hui
Après sa libération, il semblerait que Toni Musulin a décidé de se retirer de la vie publique et de se faire discret. Il est resté en contact avec sa famille et ses amis proches, mais il n'a pas cherché à faire parler de lui dans les médias.
Cependant, il a été rapporté que l'intéressé avait investi une partie de l'argent qu'il avait volé dans l'achat de biens immobiliers en France et à l'étranger. Il aurait également acheté des voitures de luxe et financé des voyages autour du monde.
Malgré ses dépenses, il paraît que Toni Musulin est réussi à gérer son argent de manière responsable. Il n'a pas été signalé qu'il avait des dettes ou qu'il avait été impliqué dans des activités illégales depuis sa libération.
Le récit des exploits de l'auteur du casse de la banque de France a également été adapté au cinéma dans le film « 11,6 », qui s'inspire du livre d'Alice Géraud-Arfi. Ce livre était d'ailleurs une lecture favorite d'un autre fugitif célèbre, Redoine Faïd, durant sa propre fuite en 2013.
Conclusion :
Le cambriolage de la banque de Lyon perpétré par Toni Musulin a fait la une de tous les médias en France. Bien qu'il ait réussi à planifier minutieusement son opération, sa fuite a été de courte durée et il a été rapidement arrêté.
Je tiens à remercier tous les lecteurs qui ont pris le temps de lire cet article. J'espère que vous avez appris quelque chose de nouveau sur Toni Musulin et sur le vol de la succursale appartenant à la banque de France.